Laissez vos enfants chanter librement

Le chant est un fabuleux moyen d’expression, ne faites pas taire vos enfants, laissez vos enfants chanter librement au contraire, et chantez avec eux dans la voiture !

Ne leur dites pas de phrases assassines qu’ils garderont en eux toute leur vie, du genre « tais-toi, tu chantes faux », « mon pauvre fils tu chantes comme une casserole » ou bien encore « arrêtes de chanter, il va pleuvoir ».

Je me souviens d’une élève venue se présenter à un cours d’essai en chant individuel. Elle a une cinquantaine d’années, exerce le métier de sophrologue, elle semble assez réservée, voire timide. Elle me dit qu’elle vient car elle a toujours aimé chanter et toujours rêvé de prendre des cours de chant. Mais cette démarche lui coûte visiblement, tant elle semble impressionnée face à moi. Puis elle finit par me dire, les larmes aux yeux, qu’elle ne sait même pas si elle sera capable d’émettre le moindre son, car, depuis une trentaine d’années, elle n’a pas chanté une seule note ! Ni sous la douche, ni nulle part ailleurs… Pourquoi ?

Et bien, parce que ses parents ainsi que ses frères, lorsqu’elle était enfant, n’ont eu de cesse de lui répéter qu’elle chantait faux et qu’elle leur donnait mal à la tête !

Suite à cette révélation, je l’ai encouragée et lui ai demandé de choisir une chanson à m’interpréter. Elle s’est donc levée, a chanté la chanson de son choix, ma tablette diffusait le karaoké qui lui permettait d’avoir la musique, les paroles et la rythmique du texte. Lorsque sa chanson fut achevée j’ai pris la parole pour lui dire simplement ceci : « Mais vous chantez parfaitement juste !!?? »

Elle a alors fondu en larmes, énormément de larmes ont coulé…. Pendant de longues minutes, sans mots. Puis, à la fin de notre séance, elle est repartie, bouleversée par cette expérience et par le fait d’avoir appris qu’en fait elle ne chantait pas du tout faux.

Je ne l’ai jamais revue. Je pense qu’émotionnellement, ce moment a été trop fort pour elle, mais au moins elle savait qu’à partir de maintenant, elle avait « le droit » de chanter !

Le chant fait souvent ressurgir des émotions enfouies en soi, étonnamment le son de notre voix les libère et les larmes se mettent à couler.

Lorsqu’on persévère, les larmes finissent par se tarir, c’est comme si on avait réglé ce problème, ou du moins qu’on avait fini par l’accepter.

Après avoir osé chanter, peut-être faut-il ensuite oser aller parler de nos difficultés, nos angoisses ou nos freins, avec les personnes qui en sont à l’origine. Ces dernières n’ont certainement pas conscience des dommages qu’elles ont causé en vous. Mais en parler avec elles vous libérera encore d’avantage, afin de pouvoir vraiment classer ce dossier, le laisser derrière vous et vous permettre d’avancer, plus libre et plus léger. Ne vous privez pas des bienfaits qu’une conversation peut engendrer en vous. Garder en soi de l’aigreur ou du chagrin pour des mots lancés sans penser aux conséquences, tels que « tais-toi, tu me casses les oreilles », est toxique, et peut nous perturber, comme dans cet exemple, encore trente années plus tard

Débarrassez-vous de cette charge d’émotions négatives et allez de l’avant ! En chantant !

Et surtout, je le répète, laissez vos enfants chanter autant qu’ils le veulent, et sur tous les tons. Vous n’imaginez pas le bien qu’ils éprouvent à chanter, et combien de tensions ils libèrent en le faisant.

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